Étudiants pas contents

•22 mars 2012 • Laissez un commentaire

L’annonce du gouvernement Charest concernant la hausse des frais de scolarité (1.625$ sur 5 ans) a été maintenue malgré la grogne des étudiants, et l’annonce ne passe évidemment pas. L’affaire traîne toujours, le gouvernement veut faire passer la pilule. Aujourd’hui, les étudiants ayant déjà bloqué les universités avaient rendez-vous dans la rue, avec le rouge comme code couleur, pour une manifestation d’ampleur nationale. « Augmenter les frais de scolarité, c’est réduire l’accès à l’éducation supérieure pour les moins riches« 

Vilain, vilain Charest !

Polytechnique n’est pas réellement bloquée / en grève, même si certains veulent reporter les cours. De toute façon j’ai plus vraiment cours, mais je me suis faufilé dans la manifestation, vêtu de rouge histoire de ne pas passer pour un hérétique. Même si je ne suis pas directement concerné par cette hausse, puisque l’aventure Canada s’arrête dans quelques semaines, il fallait quand même que je vois de mes propres yeux ce que cette manifestation donnerait. Slogans parfois « politiquement incorrects », plus provocateurs qu’autre chose (« Charest, si tu savais… »), la manifestation reste « bon enfant ». Aucune violence, en même temps y a pas de raison pour en avoir.

Y en a un qui veut passer à la télé... !

Je savais que j’allais trouver des pancartes drôles et des personnes un peu décalées : bingo 🙂 J’ai jamais vu autant de « memes »… ! Certains font les guignols derrière la caméra, d’autres préfèrent les slogans humoristiques « J’en ai marre, je m’en vais à Poudlard » – j’ai même croisé une Alice : apparemment, le pays des Merveilles est aussi en grève ! Le tout accompagné de musique : une cornemuse, des percussions, une fanfare qui a été incapable de me dire son nom.

"Même le Wonderland est en grève"

Le brouhaha commence dès le métro, c’est assez impressionnant ! Des forces de police et la sécurité du métro, déployées de partout, essaient de contenir les hordes rouges, bien que tout soit *pour l’instant* relativement calme. Certains annoncent une manifestation « historique », avec près de 300.000 étudiants mobilisés dans les rues. Honnêtement quand on est dedans, on a du mal à situer combien de personnes sont présentes. Une chose est sûre, ça fourmille de partout. Ça crie, ça bouge. Plus de 200.000 étudiants ont voté la grève depuis février; en sachant que dans la rue se trouvent des étudiants des « lycées », des parents, des professeurs, et autres professionnels qui soutiennent la grève, je vous laisse imaginer la quantité que ça peut représenter ! 200.000, ça ne m’étonnerait presque pas.

Et ça, c'est une infime partie de la grêve

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Du sang et du fun

•9 mars 2012 • Laissez un commentaire

Titre explicite où on comprend bien sûr que je parlerai de sport !

Du sang : lâchez les Bulldogs !

Le hockey est une véritable institution au Canada, et surtout à Montréal avec l’équipe des Canadiens (qui passe complètement à côté de sa saison juste l’année où on est ,là, mais ça c’est un détail…). Je m’en suis rendu compte assez rapidement avec les matchs à la télé, dans les bars, avec le pack de stickers « CH » dans la salle de bain, et par les rafales de supporters qui rentrent du stade en métro, tous les deux ou trois jours. C’est à se demander s’ils s’arrêtent de patiner de temps en temps ! Quoi qu’il en soit, je suis déjà un peu habitué des fanatiques avec l’OM… Le hockey, c’est LE truc à voir au moins une fois, dixit certaines personnes qui me parlaient du Canada, à l’époque où je me renseignais. Soit.

Le gros hic, c’est que les places sont horriblement chères (ici, on dit dispandieux)… Alors on a sauté sur l’occasion pour voir les Bulldogs. 25$, une aubaine ! Certes, ce n’est pas l’équipe de Montréal qui joue, mais vu mes connaissances en hockey, j’aurais pas vraiment fait la différence…

Le Center Bell, c'est fait !

Plusieurs choses m’ont surpris, choses que je n’avais pas remarqué en regardant quelques matchs à la télé :

Il y a beeaauuuuccooouuuuup de joueurs par équipe ! Une quinzaine, alors qu’il n’y en a que 6 sur le terrain. Ils changent à une allure frénétique, si bien que je ne sais pas comment ils se démerdent pour comprendre qui doit faire quoi. Mais ça a l’air plutôt clair pour eux, puisque le jeu est très fluide.

Je croyais que ça se jouait à 6 ?

Il y a aussi BEAUCOUP, mais alors beaucoup de pauses. Bon sang ! Quand c’est pas une faute, un réajustement, une baston, c’est une équipe qui va demander un break. Un tiers temps dure 20 minutes, avec 15 minutes de pause entre chaque période, un match est censé durer 1h30. Et pourtant, le match a bien duré 2h30, si on compte les courtes prolongations. Surtout qu’à chaque pause, ils comblent les creux avec de la musique trop forte, et en général un peu moisie : Keen’V, je pensais vraiment y échapper au Canada… râté.

Un truc que je ne pouvais forcément pas voir à la télé, ça concerne le prix exorbitant de la bouffe et surtout de la boisson : 11$ pour une canette standard, y a sérieusement des gens qui achètent ça ?! On mangera après, merci bien !

Cela-dit, le « show » est amusant à voir, et ça vaut le coup d’aller voir un match de hockey au Center Bell même si on ne connaît pas spécialement les règles. Puisque pour moi, c’est plus un show qu’un match de sport. Une peluche géante, mascotte de l’équipe, bouge dans tout le stade et danse pour encourager son équipe. De petits concours sont lancés pour faire patienter les spectateurs « allez, embrasse-toi devant la caméra, tu gagneras… » euuuh… rien, en fait. Des montréalais balancent toutes les deux actions « Mais allez, casse-lui dont la yeule !! », et c’est vrai que certains joueurs sont des bouchers. Vu que je suis un peu sadique, ça me fait rire quand je vois des joueurs s’envoyer joyeusement à fond de cale contre le plexiglas. Et quand on remarque à quelle vitesse ils patinent, j’ose pas imaginer les chocs…

Prends-toi ça dans la yeule !

« Notre » équipe a su renverser le match pour finalement l’emporter aux tirs au but : le stade et la mascotte sont contents. Moi je m’en foutais un peu, mais ssshhhh, le français ignorant que je suis doit rester discret 🙂 Le hockey : c’est fait !

Victory dance !

Du fun : les Jeux de Chimie

Les Jeux de Chimie sont « un peu » le TIC (Tournoi Inter Chimie) québécois – au moins sur le principe. Je place d’énorme guillemets. Sur le principe, il s’agit d’une compétition se déroulant sur un week-end, qui regroupe tous les départements Chimie des universités du Québec, du moins pour ceux faisant l’effort de venir. C’est-à-dire 4 universités pour environ 200 étudiants, au total. Je n’étais pas censé y être, puisque je ne suis pas de l’Université de Montréal mais de l’École Polytechnique… mais je me suis quand même incrusté à l’évènement.

Un joli vitrail à l'Université Laval de Québec

Québec, -10°C, 1 mètre de neige, et.... EEEeeeet..... *splash*

Pour être direct : j’ai été un peu déçu, mais c’était quand même bien cool. En fait, j’avais peut-être une trop grande attente, après avoir connu le TIC, au niveau de la grandeur de l’évènement. Ici, pas de « vrai » tournoi entre équipes : le sport dure à tout casser 3 heures, consiste en une partie de dodge-ball (ballon prisonnier) et en du soccer (football). Dehors il y a un mètre de neige minimum par endroits, il fait un bon -10°C, et pourtant certains barbares trouveront l’occasion de jouer torse nu… !? Les Jeux de Chimie ressemblent plus à un week-end relax qu’à autre chose, mais c’est pas plus mal. La différence est qu’ils sont un peu plus « intellectuels » que le TIC, dans le sens où on trouve des épreuves comme des quizz basés sur la chimie, un défi-ingénieur où il faut construire un pont (celui de Montréal est… waw… incroyablement pourri !), etc. Et aussi, toutes les universités ont le même t-shirt, fait spécialement pour ces Jeux. Tous réunis sous le même t-shirt ? Non ! Un irréductible chieur (moi) apporte quand même sa french touch avec le T-shirt du TIC – mais j’ai quand même porté l’autre t-shirt, histoire de ne pas passer pour un sociopathe. Déjà que j’ai potentiellement rien à faire ici ! 🙂

Oui oui, c'est bien un "pont"...

Thème pour les déguisements : "Construction". Un panneau pour Sherbrooke, un bulldozer pour Montréal !

Au sport et à l’intellectuel, on peut rajouter des concours « fun » comme une chanson, des photos, des déguisements… y a de quoi faire. Le point commun avec le TIC, c’est que les équipes se taillent pas mal entre elles : on rate pas une occasion pour en foutre sur les autres universités (surtout Montréal, j’ai l’impression) mais ça reste bon enfant. Le cadre par contre est bien plus agréable : pas de tentes et de camping barbare comme au TIC, mais un hôtel bien douillet, histoire de coller avec le reste des activités : bataille de boules de neige, plongeon dans 1 mètre de poudreuse, manger, jouer aux cartes et apéro : jusque là, ça va, j’y arrive. On voit des gens, ça circule dans les chambres, on rigole : c’est le principal, on est venu pour ça ! Voyons, comme si j’étais venu pour la chimie : ça se saurait…

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J’essaie de caser quelques expressions québécoises depuis quelques articles, je ferai probablement un article d’ici peu sur les expressions et mots qui me font rire, ou ceux que j’ai attrapé malgré moi à la colloc !

Des folies en son et lumière

•6 mars 2012 • Laissez un commentaire

Montréal en Lumière

En Février a lieu « Montréal en Lumière », festival mettant en avant la lumière (sans blague !), plusieurs arts, et les plaisirs de la table. Le festival présente donc pleeeeiiiin d’activités : expositions, concerts, soirées danse, théâtre, ballets, installations lumineuses (Luminothérapie), apparemment une grosse partie concernait des démonstrations ou conférences sur la gastronomie (culinaire/viticole), par contre payantes… et dans le genre horriblement cher.

Pour boucler cette quinzaine, Montréal nous proposait vendredi 25 de passer une nuit blanche, où tout était ouvert : musées, bibliothèques, églises, etc… en plus d’animations en pleine rue dans certains quartiers. Pour faciliter les choses, les transports en commun étaient également ouverts toute la nuit : et on s’attend à ce qu’ils soient bien remplis. Une nuit remplie avec des activités gratuites : forcément, je fonce ! Cinq zones étaient animées cette nuit-là, réparties du Village Olympique (que je n’ai pas vu, parce qu’un peu trop loin) au Vieux-Port. Ayant eu deux semaines assez chargées avant cette « nuit blanche » (New York, ça fatigue… si si, j’vous jûre), j’avais quand même puisé les dernières gouttes de motivation pour faire une petite (mais finalement assez grande) boucle dans le centre-ville. Après tout, ça n’arrive qu’une fois par an, et il ne me reste plus tant de temps que ça à Montréal !

On pouvait passer la nuit à lire des manga, si on le souhaitait

Pour l’occasion, la bibliothèque de Berri s’était transformée en temple de la culture asiatique/manga. On pouvait lire toutes les descriptions des types de manga, des astuces pour dessiner, on pouvait assister à des spectacles assez étranges; mais la partie marrante était l’animation faite par les gens en cosplay (déguisement d’un personnage issu d’un jeu vidéo, ou d’un manga); certains « plus réussis » que d’autres, mais il y avait quand même du beau monde !

En se baladant dans les rues, on pouvait observer quelques projections sur les murs, sur des églises. Certaines projections étaient spécifiques à la soirée, d’autres étaient implantées depuis mi-décembre environ. Montréal propose à ses habitants une « luminothéraphie » comme je l’écrivais, le but étant d’afficher un maximum de couleurs afin de lutter contre la petite morosité d’un quotidien enneigé. Des filtres immenses colorés ornaient une des places principales : d’autres plaques colorées se retrouvent dans certaines stations de métro. Ça peut sembler anodin, mais je trouve ça assez efficace ! Je n’ai pas pu voir ce qui s’était préparé dans le Vieux-Montréal, étant arrivé trop tard. J’ai commencé la Nuit Blanche vers 23h puisque rentré de l’aéroport à 22h : forcément, quand certaines activités terminent vers minuit, ça n’aide pas.

Des filtres géants et une source lumineuse : de quoi projeter des couleurs un peu partout. C'est le principe de la "luminothérapie" sur cette place

Le plus gros de l’animation se trouvait forcément en centre-ville : une roue, des bars et snacks aménagés, des spectacles avec DJ et VJ (Visual Jockey), une descente de luge géante (avec trop d’attente, dommage !)… C’est très illuminé, il y a beaucoup de monde, et on a du mal à croire qu’il est presque 3 heures du matin – même si la fatigue et le froid commencent par prendre le dessus. D’un autre côté, voir des gens dehors à 3 heures du matin un samedi soir n’a pas grand chose d’exceptionnel. Le plus marrant a été de faire partie de la véritable fourmilière se déplaçant dans les complexes souterrains : encore plus de monde qu’au dessus !

De l’art, six pieds sous terre

Deux raisons pour ça : le froid, probablement; la nuit blanche correspondait presque à la reprise des températures bien fraiches. Associées à un petit vent glacé qui pique, pas étonnant de voir autant de monde dedans. Mais surtout et depuis peu, le festival « Art souterrain » a été lancé : le plus gros festival d’art contemporain à Montréal ! En quelques chiffres, ce sont 140 projets d’artistes répartis le long de 7km de galeries, avec de temps en temps des œuvres interactives. Des responsables veillent parfois pendant cette nuit blanche, et répondent aux questions posées, puisque certaines choses sont… pour le moins « abstraites ». L’exposition est aussi un concours : les passants peuvent voter pour leur artiste et démarche préférée. Bref, il y a de quoi s’occuper en rentrant chez soi; on se rendra assez vite compte qu’on ne suit pas spécialement le chemin le plus direct pour rentrer, mais plutôt qu’on fait un zigzag tortueux, histoire d’en voir le plus possible. C’est d’ailleurs à un coin que j’ai pu assister à un mini-concert mêlant musique électro, harpe et jeux de lumières. Une québécoise a dit à la fin « C’était vraiment écœurant, vous êtes malades » : traduction, « c’était géniaaaAAAaAaAal !! ».

J'ai beau avoir lu l'explication... des fois, l'art contemporain me dépasse un peu.

Une soirée… « folle »

Le mardi d’avant (non, le blog n’est pas chronologique, et je m’en fous), on suivait le conseil de Florine pour se rendre dans le Village (= le quartier gay), assister au Cabaret Mado à un show drag queen. Tu sens assez rapidement que tu as mis les pieds dans le Village, avec les paires d’yeux qui te suivent et qui donnent l’impression de vouloir te manger (surtout selon qui t’accompagne… en même temps, c’est le prix à payer quand on est canon *tousse*). Détail mis à part, la soirée coûte 5$ ce qui est plus qu’honnête : le même prix que pour des show humoristiques dans certains bars. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, n’ayant jamais mis les pieds dans ce genre de club/bars. D’après elle, « c’est génial » (en français, cette fois) : et… « c’est pas faux » !

On a assisté sans le savoir avant d’y être à la finale de l’élection de « la » meilleure Drag Queen de Montréal : avec en jeu un billet pour assister à un party à Las Vegas, mais surtout un gain de notoriété non négligeable. Les dix candidates avaient 3 minutes pour montrer l’étendue de leurs talents à un juge. Le spectacle a d’ailleurs démarré par la juge de la compétition, chantant un medley de Katy Perry aux paroles modifiées : ultra thrash, mais on était morts de rires ! C’est le genre d’endroits où il n’y a vraiment aucun complexe, et tout peut devenir sujet d’humour (bon, surtout la sexualité…) En tout cas si l’objectif était de chauffer la salle, c’était plus que réussi 🙂

Mado (propriétaire du club, à gauche) & Lady Bunny (juge principal, à droite)

Globalement, j’ai été vraiment impressionné par l’apparence des drag queen ! Certaines se débrouillent pour donner une apparence de poitrine, simplement avec du maquillage. D’autres préfèrent montrer leur énergie et leur souplesse : sauter puis atterrir en grand écart : je sais pas comment c’est « masculinement possible »… D’autres encore proposent un medley et changent totalement d’ambiance en changeant petit à petit de tenue (plus précisément : en enlevant des vêtements, puisque pas le temps de changer). C’est comme ça que la seule drag queen black a entamé sa prestation par une chanson de gospel dans une grande robe avec des mimiques abusives et drôles, pour finir en « petite tenue », dansant sur des rythmes de carnaval brésilien.

La dernière drag queen lance sa mise en scène

C’est rythmé, coloré, mais surtout ce qui était appréciable, c’est que la soirée était variée : Rihanna, Adele, Shakira, Céline Dion, musiques plus « agressives », autres plus calmes, mais aucune musique « cliché »… le jeu de mot est facile mais j’ai trouvé ça « gai » : c’est plus que sympa. Le classement est donné à la fin, et les drag queen dont j’ai préféré les performances ne sont pas gagnantes. Pire encore, les trois premières sont celles que je n’ai pas vraiment apprécié : je ne dois pas être assez « calé » en culture drag queen ? Dommage. Le show terminé, le club repart dans son genre de soirée habituelle, et tu te retransformes soudainement en « pièce de viande potentielle ». Le regard de « chasseur » de certains en disent long, et mieux vaut éviter ces regards pour rester tranquille 😛 « Bref, j’ai vu un show de drag queen », et j’ai trouvé ça cool.

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De la neige et d’la fête

•29 février 2012 • Laissez un commentaire

Ah, la joie des examens de mi-session qui ont lieu AVANT la semaine de révision. Je pensais que la première fois serait une exception : mais non, rebelote avec cette session. Un jour, faudra expliquer à Polytechnique que leur logique implacable est périmée. *rage, peut-être aussi parce que j’en ai sûrement planté un* – Après deux semaines bien chargées, j’ai encore pas mal de choses à faire mais je prends le temps de faire un petit article, histoire de ne pas laisser tomber le blog dans les méandres du web.

Le retour de la neige

La neige, une chose normalement classique à Montréal pendant l’hiver : surtout en Février, puisqu’il s’agit normalement du mois le plus froid de l’année. Au final, il n’a vraiment pas fait froid – plusieurs fois le thermomètre est repassé au dessus de 0°C, faisant fondre la neige et apparaître la slush : neige fondue mélangée à de la boue, à du sel et aux hydrocarbures… bref c’est dégueulasse. On se surprend à se balader en t-shirt avec sa veste, mais pas de combinaison Michelin comme je le présentais avant. Et tout ça dès mi-février, on pourrait penser que le printemps est pour bientôt ! Cet hiver a vraiment de quoi étonner, et on a de nouveau les pieds sur terre, puisque les neiges ont repris du service depuis deux jours. Je pense pour de bon pouvoir dire maintenant que l’hiver à Montréal, c’est pas si pire. J’espère juste que les périodes de froid ne seront pas décalées au mois d’avril… Je veux mon printemps !

La slush, un régal qui bousille vos chaussures

Mais qui dit neige, dit fête ! (comment ça « aucun rapport » ?) – et comme d’habitude, le Québec sait bien profiter de la neige.

La Fête des Neiges

Clairement un évènement pour les tout petits, la Fête des Neiges a lieu sur le Parc Jean-Drapeau (l’île où étaient organisés les Piknik Elektronik). On y trouve des sculptures de glace, un labyrinthe, de mini matchs de hockey et un mini baby-foot, entre autres pistes de luge, balades en cheval ou en traineau… et c’est gratuit : seule raison pour laquelle j’y suis allé. La tyrolienne est limitée en poids et n’est accessibles qu’aux petits : pareil pour la plupart des activités « créatrices ». Un « groupe » propose des reprises en modifiant les paroles à la sauce « Fête des Neiges » – la mascotte, un ours, « jouant » de la batterie ou de la guitare : ça, par contre, c’était vraiment naze. J’ai beau être ouvert… ils ne faisaient en fait que chanter, si on peut appeler ça chanter. Et les paroles… Non, vraiment, merci. J’ai souri pendant 10 secondes, puis j’ai préféré fuir.

Une balade en chiens de traineau le long de l'île : pourquoi pas ?

La Fête des Neiges est également l’occasion de voir le « Village des Neiges » – une réplique de Montréal en miniature faite glace, avec une chapelle, un bar, une discothèque, un hôtel !! Le tout fait avec de la neige. Le hic : avec toutes les périodes de redoux, maintenir les bâtiments en forme est un vrai casse-tête, à moitié réussi puisque le village tenait encore debout lorsque je l’ai visité. Mais à moitié râté, puisqu’en voyant le village d’en haut, il ne ressemble pas à grand chose. Aucune envie donc de payer 13$ pour voir un truc pareil. Pour une première édition, ils se sont à mes yeux un peu cassé les dents. Peut-être que c’est bien, une fois à l’intérieur, mais je suis loin d’être le seul à avoir été freiné par le prix et l’aspect lointain.

J’étais uniquement venu pour voir le spectacle de jonglerie, sans trop savoir à quoi m’attendre : et ce spectacle-là était juste bluffant !! Je ne sais pas s’il est proposé chaque année, mais il proposait différents genre de jonglerie (diabolo) et d’acrobaties (équilibres, trampoline avec appui sur un mur), réalisées à mains nues. J’avais les doigts gelés rien qu’en prenant quelques photos et vidéos, alors les équilibres m’impressionnaient d’autant plus. Spectacle très dynamique, drôle, coloré, accompagné d’une musique swing/dub : je ne suis pas venu pour « rien », et ça fait plaisir.

Au final la fête des Neiges, c’est pas mal, mais il faut aussi dire que les températures en hausse ont donné du fil à retordre aux organisateurs, puisque la neige fondait assez rapidement : et évidemment, une fête des Neiges sans neige…

Le Carnaval de Québec

Véritable institution puisqu’il s’agit apparemment du plus gros carnaval d’hiver au monde, rien que ça ! La sortie était organisée par le comité des élèves en échange de Polytechnique : ce sont pas moins de 200 polytechniciens qui débarquent à Québec. Dès le bus, les vitres sont recouvertes d’un givre ultra-épais, qui annonce la couleur : on va se geler, et pas qu’un peu… Le carnaval de Québec, c’est « un peu comme la fête des neiges, mais en… légèrement mieux ».

La mégastar s’appelle Bonhomme Carnaval, dont il faut porter l’effigie (payante) afin de pouvoir entrer sur le site du carnaval. Bonhomme prend des photos avec les petits, mais on n’a pas réussi à le voir de la journée : ooohh… zut alors. Les sculptures de glace ressemblent (comparé à la fête des Neiges) à quelque chose : elles sont nombreuses et pour la plupart splendides. Le site est coloré, animé par plusieurs fanfares et battucada se relayant pendant la journée, avec des housses pour protéger les instruments du gel -> de quoi se donner un peu de courage face au froid, mais surtout au vent glacé, encore plus horrible sur le bord du fleuve.

Québec : la "grande" roue

Au niveau des animations, on peut faire beaucoup de choses. La seule condition est d’être patient, puisqu’il faut attendre au minimum 20 minutes (glissage sur bouées), parfois même au minimum une heure (forteresse de glace). Il y a vraiment beaucoup de monde qui circule, certains avec de petites répliques de vuvuzela que tu as envie de leur fracasser gentiment sur le crâne :). Concernant le carnaval, on a surtout fait le tour sans trop prendre part aux animations : quelques courses de chevaux (et des glissades), une descente en bouées (qui, mine de rien, va vite, vu le poids qu’on représente au total) – il était possible d’aller dans des saunas et prendre des bains de neige, mais vu la température, c’était pas la meilleure idée. On s’est contenter de parcourir le carnaval, sans trop s’y attarder.

L’occasion de cette sortie était principalement de visiter Québec : le carnaval a lieu en plein centre-ville, près du Vieux-Québec et du Saint-Laurent. Une pente glacée aura suffit à nous amuser pendant un bon moment, mais c’est facile avec 6 gamins. Québec (ville) ! Capitale nationale du Québec (région), seule ville fortifiée en Amérique du Nord, le parlement, de la neige à perte de vue, une petite virée près des berges du Saint-Laurent gelé (mais pas trop, puisqu’on gelait nous aussi). Visiter la ville est plus agréable avec une poutine bien chaude calée au fond du ventre. Et puis on se réchauffe avec une queue de castor et un chocolat chaud. Je pense que les images seront plus parlantes, et là je commence à avoir un peu la flemme d’écrire…

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Y fait frête !*

•26 janvier 2012 • Laissez un commentaire
* Icite, ça veut dire qu’il fait froid, tsé ?!

Bon évidemment, il a suffit que j’ai l’idée il y a deux jours d’écrire cet article pour qu’entre temps on gagne 20°C, et qu’on se retrouve ici avec un agréable 2°C. Après la douce température angevine (10°C, un luxe quand j’y repense), revenir mi-janvier à Montréal est synonyme d’une chose : on se les pèle ! De nouveau accueilli par le Canada, mais cette fois avec -15°C, un vent qui arrache les poumons et de la neige à perdre la tête.

Y neeeiiiiiiige…

… encore et encore. Y a pas à dire, je préférais largement le demi-mètre de neige sur ma terrasse (et même les stalactites) depuis deux semaines que l’espèce de pluie/gadoue dégueulasse qu’on a eu pendant deux jours. La neige a maintenant totalement disparu des trottoirs. Montréal change vraiment d’aspect sans la neige ! Sans le soleil qui réfléchit de partout, Montréal devient logiquement un peu plus terne, morose… d’immenses buildings, un ciel gris, de la pluie, l’image de la ville trop grande que j’apprécie moyennement : bref, « vivement que la température redescende (pas trop, on s’entend bien) et qu’il reneige ». Heureusement que ça n’a jamais l’air de trop durer et que le soleil repointe rapidement le bout de son nez. Le temps ici est un peu fou, avec des périodes qui piquent vraiment les poumons, puis des périodes de redoux : avec du soleil et une température pas désagréable, on se prendrait presque à se balader en t-shirt, à Montréal, en janvier, comme je l’ai fait avant-hier.

Party time !

Le retour à Poly rime avec bonnes résolutions : les miennes sont légitimes puisque ce sont des résolutions que je pourrai tenir. Je ne compte vraiment pas faire grand chose pendant ce semestre, si ce n’est profiter de la vie à Montréal et autour. Tous les vendredi soir, le pub ouvre ses portes aux étudiants, avec un cadre et une ambiance à faire passer le foyer de CPE pour une cours de récréation (pour un même prix de bière, sisi…). N’ayant pas cours le vendredi au semestre dernier, j’avais jamais eu la motivation d’y aller – c’est chose faite, et j’y retournerai.

Voyons aussi un peu le bon côté des choses, puisqu’au moins on peut en ce moment profiter des soirées « les moins hot du moment »; l’Igloofest, aka « soirée où il faut danser comme un pingouin pour ne pas perdre l’usage de ses jambes ». Le principe est simple : des soirées électro en extérieur de 18h à minuit, sur les quais Vieux-Port de Montréal – plein de gens, souvent saouls – plein de déguisements, de lumières, etc. Danser quand il fait -20° (sûrement moins en ressenti), c’est franchement pas chose facile, d’autant plus que j’avais pas à l’époque le bon équipement pour rester correctement dehors : oui, l’Igloofest m’a un peu scié. J’y suis allé une fois, mais je ne pense pas y retourner – ça coûte son prix, quand même, et j’ai d’autres trucs à faire. Mais l’expérience vaut vraiment le coup, c’est bien fun ! 😛

Comment survivre ?

Je voulais pas spécialement m’habiller comme ça, mais le Canada ne me laisse pas le choix : j’ai activé le mode « Bonhomme Michelin » pour pouvoir me balader tranquillement sans penser à la température. Un bon gros pantalon, un truc dessous, t-shirt, pull, repull, grosse veste, 2 chaussettes, gants, probablement sous-gants. Dès que la température atteint -15°C, le pantalon rembourré et de bons gants me semblent indispensables. Pas qu’on ne puisse absolument pas sortir sans ça, mais on sent quand même une bonne différence.

On se sent bien dehors, par contre une fois arrivé dans le métro, c’est une véritable fournaise. Je ne sais pas si c’est l’écart de température qui me fait penser ça ou s’il fait réellement plus de 30° quand on descend à une certaine profondeur. Dans certains cas, on subit facilement un écart de 35°C en 2 minutes : soit on souffre comme un grand, soit on enlève sa tenue de survie, quitte à la remettre 5 minutes plus tard. On est d’ailleurs bien content qu’autant de magasins soient disponibles dans le réseau sous-terrain du métro, puisqu’on peut se débrouiller pour ne pas trop sortir à l’extérieur, si on cherche bien. Alors je me plains, mais le métro montréalais est vraiment bien foutu pour ça 🙂

La semaine dernière, on a justement eu droit à un petit spectacle de 45 min en plein métro, dans la station Berri-UQAM (une des stations principales) : pour faire la publicité à un ensemble de spectacles, une troupe est venue interpréter quelques morceaux d’opéra, comme ça, devant les tourniquets. J’aime bien ce genre d’initiatives, et on trouve souvent de petits spectacles dans le métro ici, pour faire la promotion de festivals par exemple. C’était pas mal, mais c’est pas non plus ma tasse de thé, alors je ne suis pas resté jusqu’à la fin.

Grosse surprise…

Bonus hors-sujet mais qui m’a quand même scié : en décembre, on a eu un colloc « temporaire » (viré au bout de 10 jours, c’est dire) – au final assez bizarre, avec une tendance de mythomanie poussée compulsive, le portrait idéal du gars en qui tu peux largement avoir confiance. Apprendre que ce même colloc viré a terminé en taule, ça refroidit un peu. « Hey Oli, t’as passé de bonnes vacances ? Au fait, devine où est l’ancien colloc ? – 😮 ». Je vous mets au défi de vivre un truc plus fou niveau colloc… quoi que non, je vous le souhaite pas vraiment !

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Décembre à Montréal

•13 décembre 2011 • Laissez un commentaire

Décembre à Montréal, c’est la température qui commence « enfin » à descendre et à taper; mais c’est surtout la période des fêtes : décoration et animation en cascade… On profite surtout de tous les bons plans et de ce que les avenues commerçantes ont à nous proposer ! Entre la démonstration de sculpture en chocolat et la dégustation de « tires » au cidre de glace trempées dans du chocolat, Montréal a l’air de bien entamer la période « t’as plus vraiment faim,  mais c’est trop bon, alors tu trouveras bien une place pour ce qui suit » ! La tire d’érable, c’est normalement l’une des choses que l’on peut déguster dans les cabanes à sucre. Je croyais qu’il s’agissait d’un produit, mais la « tire » est en fait une consistance de produit, qu’on peut faire du coup avec presque n’importe quoi de sucré : du cidre de glace, du sirop d’érable, du caramel… je suppose qu’on peut faire pareil avec une préparation à base de fruits. La tire, du coup, c’est une texture entre le sirop et le beurre, et ça déchire.

Il n’y avait pas beaucoup de monde présent aux animations, et on se sentait « légèrement adulte ». On commence à avoir l’habitude… Pendant les animations, les lutins du Père Noël se baladent en vélo customisé dans l’avenue commerçante pour récupérer les lettres du Père Noël, en sautillant avec le sourire jusqu’aux oreilles : forcément, j’aurais aussi le sourire jusqu’aux oreilles si on m’offrait un macaron qui déchire, un café ou un cupcake à chacun de mes arrêts ! On a quand même noté l’astuce des cache-oreilles, pour ne pas se trahir de ne pas avoir d’oreilles pointues. Malin, malin…

Décembre, c’est aussi la période des Feux sur Glace, spectacles pyrotechniques magiques gracieusement offerts par de grandes boîtes de pyrotechnie. On a rendez-vous chaque samedi soir sur les quais du Vieux-Port près du Vieux Montréal pour un show sons & lumières de 20 minutes environ. Avant chaque spectacle, on peut voir des jongleurs/danseurs jouer avec le feu pendant 20 minutes. Cette année, un conte est revisité chaque soirée : on a eu droit à Blanche-Neige pour le premier soir, et Cendrillon le samedi suivant. J’avais du mal à situer comment ils pourraient retracer un conte de fée avec des feux d’artifices, mais au final ils varient souvent le rythme, les feux utilisés ne sont jamais les mêmes, et ça donne un spectacle vraiment sympa à voir et à écouter. Le seul point « dur » à supporter, c’est le -5°C, si on doit rester immobile avec du vent pendant plus de 20 minutes… cela-dit, on ne regrette pas. Les gens peuvent ensuite d’entasser sur la patinoire, ou faire griller des marshmallows distribués par l’organisation, en se réchauffant autour de plusieurs feux (ça, c’est bon !!). J’ai filmé la fin du 1er show (Blanche-Neige) qui était vraiment géniale, mais cette vidéo sera probablement de meilleure qualité : à partir de 16′.

C’est accessoirement l’occasion de se balader dans les rues illuminées le soir pour prendre quelques photos… Plusieurs sites conseillaient de jeter un coup d’œil à la « crèche géante » : je l’ai croisée par hasard un soir, et j’ai réalisé plus tard, en voulant voir cette fameuse crèche, qu’il s’agissait bien de « la » crèche géante : déception, quand même, parce qu’elle casse pas trois pattes à un canard (même à un santon de canard)… C’est aussi l’occasion de voir des écureuils (non, je suis pas obsédé par les écureuils, c’est faux) faire n’importe quoi : ça fait drôle d’avoir un écureuil plein de feuilles dans la gueule venir près de toi, te donner la patte et venir dans ta main, alors que t’as rien à lui donner à manger !

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Plus que deux semaines avant de rentrer en France, le temps passe plus vite que prévu : Montréal en hiver, c’est quand même l’air bien cool. C’est vraiment agréable de n’avoir rien à faire, avec comme seul souci « bon, quel cadeau vais-je ramener pour telle personne ? », ou « où est-ce que je vais acheter du bon sirop d’érable ? ». Pourvu que ça dure, au moins pour les 4 prochains mois !

Le street art, version outre-Atlantique

•9 décembre 2011 • Laissez un commentaire

Petite intro pour ceux qui ne situent pas très bien de quoi je veux parler. L’art urbain, ou street art pour les bilingues (amazing, tout ça tout ça), c’est un mouvement artistique qui regroupe toutes les formes d’expression et d’art qu’on retrouve dans la rue : graffiti, pochoirs ou autres installations… parfois accompagnés de message plus ou moins fort, parfois juste pour exprimer son art… En tout cas, leur nombre, leurs couleurs vives, leurs messages ne peuvent qu’attirer l’œil (mais ça reste mon avis).

J’adore, et je traque la moindre trace d’art urbain; je disais dans l’un des premiers articles que « j’espérais trouver pas mal d’art urbain à Montréal », et je suis pas déçu ! À Montréal, j’ai par contre l’impression que les choses sont vues un peu différemment; beaucoup se plaignent des tags (comme d’habitude) et les opérations de nettoyage coûtent chaque année des millions. « Opération Montréal » a donc décidé de dédier quelques espaces aux arts urbains : fresques murales, entre autres, pour que le tag soit fait légalement à certains endroits seulement, histoire de ne plus avoir à nettoyer les endroits privés. Certains voient ça comme une « tentative d’aseptisation » de l’art urbain. Probablement, oui; moi je vois surtout ça comme une opportunité d’avoir des fresques gigantesques et magnifiques (un peu dans la même veine que les murs en trompe l’œil, à Lyon) – puisque de toute façon, si quelqu’un veut taguer quelque part, il se débrouillera toujours pour le faire…

Ici donc, quelques graff’ et installations que j’ai trouvé entre Montréal et Toronto. Quelques sorties sont prévues pour chasser l’art urbain en décembre, à la recherches de ces fresques…

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Toront’Ottawa

•6 décembre 2011 • Laissez un commentaire

#Flashback. Avec tout ce qu’il y a à visiter dans le Canada et aux États-Unis, il était juste impensable de rester 8 mois coincé à Montréal. Pendant la semaine de relâche (mi-octobre), un petit trip à 5 nous a permis de partir à l’assaut de l’Ontario, et découvrir Ottawa et Toronto.

Le parcours - presque 1400km, répartis sur 4 jours

Départ un peu en retard de Montréal vers 21h, et arrivée après 3h de route à Ottawa. On notera l’arrivée spectaculaire « french touch », après avoir emprunté une rue strictement interdite réservée aux bus. On pose les affaires dans notre chambre : Jail Hostel, ancienne prison reconvertie en auberge de jeunesse assez marrante. Les plus courageux ressortent pour profiter d’Ottawa de nuit. Ottawa est la capitale du Canada, et pourtant seulement la 4ème ville niveau population; et autant dire que c’est pas spécialement grand : on y fait très rapidement le tour. Le tour de nuit a compris quelques musées vus de l’extérieur (forcément…), la colline du Parlement, avec son petit parc dans lequel on peut faire le con et se laisser pendre aux poteaux, en faisant quand même attention aux rondes des policiers. Avec ça, le château Laurier, avec sa chauve-souris aux yeux verts sur le toit – le Monument commémoratif de guerre du Canada et la tombe du Soldat inconnu.

Ottawa by night

Retour à la Jail Hostel pour une courte nuit. L’ambiance est assez « étrange » mais du coup j’ai beaucoup apprécié : des portes fermées, des lumières rouges, des grillages, tout est fait pour que l’on ait l’impression de dormir dans une cellule de prison; en bas, le bar est ultra animé, mais ce sera pour une prochaine fois, vu la fatigue. Cette auberge est considérée comme l’une des meilleures d’Ottawa, en tout cas l’ambiance change radicalement de ce qu’on peut voir en général. 30 Ca$ pour une nuit, c’est honnête.

Allez directement en prison, ne passez pas par la case départ...

Le lendemain, visite matinée dans Ottawa, cette fois de jour. Une bonne journée suffisent largement pour visiter Ottawa ! Et encore, si on traîne vraiment les pieds : puisque oui, tout peut se faire à pied. Au programme : le canal Rideau, impressionant ensemble de 5/6 écluses; une nouvelle fois la colline du Parlement, mais cette fois de jour; la basilique Notre-Dame (magnifique de l’intérieur !), « Maman » (c’est bien le nom de l’araignée géante) et le musée d’art contemporain. Pour la pause bouffe, c’est au marché By que ça se passe : on y trouve de tout, principalement des citrouilles vu la proximité d’Halloween; on a craqué pour une boulangerie (qui sont très rares au Canada) qui faisait de bons croissants, de bons sandwichs, pâtisseries etc… Après 1 mois et demi sans le moindre « vrai pain », ça fait du bien.

Ottawa, cette fois de jour

Le marché By, une pause bouffe bien appréciée

Le siège du Parlement, nuit/jour, et la basilique Notre-Dame vue de l'intérieur

Panorama : Colline du Parlement

Un dernier tour du parc, et on repart lentement vers la voiture. Dans le fond, Ottawa est une ville qu’il faut voir si on en a l’opportunité : c’est beau, c’est ultra calme ! Incroyable d’ailleurs de voir si peu de voitures et de personnes un samedi après-midi où il fait si beau et chaud. On a parfois l’impression d’avoir la ville pour nous tout seul. Le petit tour était donc reposant, des bâtiments valent le coup d’oeil : mais y passer plus d’une journée serait pour moi une perte de temps : pareil pour les musées, dans lesquels on n’a pas vraiment voulu s’attarder. Si le but du voyage est de sortir et faire la fête : passez votre chemin ! Pour ça, Toronto sera bien plus intéressant. On a vraiment pris notre temps (et du coup un peu trop, mais on est en vacances, donc relax…). L’arrivée à Toronto se fait sous le coucher de soleil, et c’est magnifique : je saurais pas vraiment expliquer pourquoi ce genre de couleurs (rose saumon, orangé) évoque pour moi un coucher « typiquement américain »; probablement quelques séries télé.

Un dernier tour du parc, et départ pour Toronto

Arrivée à Toronto, 5h plus tard

Un resto sushi et un bar plus tard, bienvenue dans Toronto, ville « un poil plus animée » qu’Ottawa : la visite sera par contre pour demain. Encore une courte nuit, puisqu’il faut partir tôt pour les Chutes du Niagara, et éviter les x0000 personnes qui défilent chaque jour, en grande partie via les bus (qu’on appelera « tour opérateur chinois », ou « 15 min chrono pour ne rien voir des Chutes »). Les Chutes du Niagara séparent les États-Unis du Canada, et on trouve plusieurs chutes, la plus spectaculaire et qu’on a pu observer étant celle en « fer à cheval ». Le débit d’eau est assez vraiment impressionnant, ça fait un sacré bruit. Les chutes doivent être un revenu très important pour la région, entre l’énergie hydroélectrique, et les touristes ! On sent qu’ils en profitent vraiment, et ils auraient tord de s’en priver : une fois le ticket donné, quelqu’un prend une photo de nous sur un fond vert, qui servira à incruster notre image dans un fond, tout ça pour vendre une photo pourrie à prix d’or. Certes, on retrouve les joies des attrape-touristes partout, mais ce genre de tour me fait rire jaune, surtout quand on voit le résultat. Le tour en bateau coûte 16$, mais tant qu’on y est, autant le faire ! Armés de nos blouses bleues en plastique, il est temps de passer une bonne demie-heure dans un bateau à 90% rempli de chinois hurlant « wwooooaaaaaah » au moindre arc-en-ciel ou goutte d’eau qu’ils se reçoivent sur la tronche : c’est vraiment drôle; et une fois proche des chutes, la goutte se transforme en grosse averse.

Les Chutes du Niagara, vues d'en haut...

... et dans le bateau qui nous y emmène !

Au final, en partant tôt, on a pu ne pas trop faire la queue pour le bateau, et on n’a pas eu à payer le parking : rentable ! On y est resté environ 2h30. Le retour vers Toronto dans l’après-midi s’est fait par une route parallèle, Robert Moses Parkway, route calme et parsemée d’arbres aux couleurs toujours folles de l’été indien. On remonte le fleuve, avant de rejoindre l’autoroute.

On profite toujours de l'été indien

Toronto est par contre une ville beaucoup plus grande, et une journée ne suffit pas pour la visiter entièrement. Vu le temps que l’on avait (fin d’après-midi et soirée), on a décidé de visiter : le quartier « d’affaires », l’université de Toronto et son immense campus, Chinatown, avant de repartir dans les rues remplies de bars et de restaurants. C’est une ville qui donne l’impression d’être assez compacte : les bâtiments sont immenses et se réfléchissent les uns dans les autres. Et pourtant, on sait que la ville s’étend bien plus que ça. Globalement, on sent que la ville est beaucoup plus « grande et vivante » qu’Ottawa, avec ses bons comme ses mauvais points. Bon point : beaucoup de choses à voir / Mauvais point : certains lieux craignent un peu, à mi chemin entre le « détruit », le « rénové », « l’abandonné »… bref, c’est bizarre : pour couronner le tout, on a été gâté par des odeurs horribles par endroits, où il valait mieux tracer sa route (entre l’Université et Chinatown, notamment). Chinatown est coloré, charmant, la présence de panneaux anglais/chinois est atypique : on retrouve principalement du rouge, mais des rues autour font comme un patchwork de couleurs, qui change du gris et du verre des buildings de Downtown. Mais ce qui m’intéressait le plus, c’était de voir la ville d’en-haut : et pour ça, une seule solution, se diriger vers la tour CN.

Une ville avec beaucoup de reflets

Ici, les écureuils volent... pas facile de les chasser !

Chinatown, son rouge, sa bouffe, ses rues un peu bordéliques

La tour CN est plus haute tour du monde (plus de 500 m): les touristes ne peuvent pas grimper tout en haut, mais les 350m sont déjà hauts pour moi, vu mon vertige.  On a fait en sorte d’y être pour le coucher de soleil, histoire de pouvoir profiter de la ville éclairée la nuit, et c’est juste sublime. C’est là qu’on se rend compte qu’on a peut-être visité 20% de la ville, qui s’étend, encore et toujours. Y a deux plate-formes pour les touristes, dont une avec un sol en verre, qui nous donne l’impression de plonger dans les 350 mètres de vide. Ça n’a pas l’air de grand chose comme ça, mais… ça fait de l’effet ! S’il y a bien une chose à voir à Toronto, c’est la vue « offerte » par la tour CN.

 

Coucher de soleil, en direction de la tour CN

Toronto, vu de la plus haute tour du monde

L’heure du dernier tour dans Toronto arrive. Je voulais absolument repasser dans la rue par laquelle on était arrivé la veille : ultra animée (un groupe typé rock jouait en pleine rue, avec guitare, basse, batterie et le son à fond), remplie de resto, de bars et de gens, des écrans géants presque trop lumineux… Pause snack et une bonne bière, pour se redonner un peu de force et terminer la soirée. On a énormément marché pendant 3 jours sans trop dormir, ce qui fait qu’on tombe de fatigue un par un (et encore, je n’ai pas conduit). Je n’ai pas parlé ici de l’art urbain que je me suis amusé à chercher partout dans Toronto puisque ça fera l’objet d’un prochain article : mais Toronto regorge de fresques et d’installations, et on est loin du petit tag de coin de rue.

Dernier tour de nuit avant de rentrer à Montréal

Pour moi, Toronto, c’est le genre de ville sympa à voir, mais ce que j’en ai vu en un jour ne m’a pas plus attiré que ça… Peut-être qu’une nouvelle visite plus tard me fera changer d’avis ? La présence des parcs ne me donne pas la même impression qu’à Montréal : ici, j’ai plus l’impression d’étouffer, avec toutes ces grues, toute cette agitation. Ces 4 jours nous auront complètement vidés, mais on repart avec plein de belles images dans la tête : c’est le principal ! Ontario : check.

« Journées Portes Ouvertes »

•26 novembre 2011 • Laissez un commentaire

Petit flashback du début du séjour. Dans la catégorie « bon plans », il y a ce petit ticket.

Le césame laissez-passer

En tant qu’étudiants étrangers fraîchement arrivés à Montréal, les écoles et universités distribuent ce pass lors des premiers jours (remis dans mon « pack de bienvenue ») – peut-être pas tous, mais Polytechnique, l’UdeM et Concordia au minimum, oui. Il s’agit d’un laissez-passer permettant d’accéder, pendant une semaine fin septembre, à plusieurs musées et expositions dans la ville. Biodôme, biosphère, planetarium, musée de l’histoire de Montréal, etc. Il y en a pour tous les goûts, on passe quand on veut, et surtout, on n’a pas à faire la queue – et ça, c’était plus que sympa !

Le planétarium est assez « classique » dans son genre : une foule d’animaux – après Darmstadt et Londres, ça me faisait juste 3 planétarium en 3 mois, je crois avoir cerné le principe. Les pingouins font leur show, on admire l’horreur de certains animaux (poissons chats…), on cherche le crocodile et les singes, et on ressort.

Rongeurs, poissons, singes, et j'en passe...

Vous connaissiez le périochot et le phophtalme ? Maintenant, oui...

 

Les jardins sont assez grands et variés : ambiance japonaise d’un côté, chinoise de l’autre, plus « typique » avec les arbres habituellement rencontrés au Canada de l’autre. Le tout parsemé d’écureuils, ça fait une bonne balade !

"Écureuil !"

Un panneau indiquait pourtant "ne nourissez pas les poissons"

Le biodôme et le planétarium visent quand même un public plus jeune : les petites présentations sont très interactives mais restent assez « basiques », et en tant qu’étudiant scientifique plus ou moins sensibilisé à la question, on n’y apprend pas grand chose. Je me rappelle d’une présentation à la Biosphère sur les énergies : « quelqu’un a une question ? » -> elle n’aurait pas dû dire ça, mouahaha ! La biosphère tente de nous faire prendre conscience des problèmes de pollution, de surconsommation, etc. qui minent la planète. Toujours basé sur des expositions, des phrases et statistiques choc, des jeux pour amuser les plus petits (bon, ok, on a aussi joué…)

L'imposante structure de la Biosphère

Des robes en cartouches, en sac poubelle, ou encore en déchets issus de l'informatique ont attiré mon attention

Au total, le ticket nous a permis d’économiser au minimum 10$ par musée, au total probablement 50$. Un truc sympa à connaître quand on veut étudier à Montréal, d’autant plus que la plupart des installations se trouvent dans l’ancien Village Olympique, avec certaines installations parfois inutiles, mais toujours impressionnantes.

Un classement justifié, tout simplement.

Plus possible de s’indigner

•26 novembre 2011 • 3 commentaires

Pas de souci : j'ai quand même eu le droit au cliché révolutionnaire du Che...

L’instant hippie. À moins d’être complètement déconnecté des infos, tout le monde a déjà au moins entendu parler du Mouvement des Indignés. Tous exigent une société plus démocratique, plus éthique, ouvrez la parenthèse et mettez-y de l’indignation (et maintenant au final, j’ai l’impression que c’est un peu devenu « mettez-y ce que vous voulez »). Parti au début en Espagne pour une idée  démocratique, la boule de neige s’est développée dans le monde entier, ajoutant des idées plus sociales et économiques. Vu ce qu’on pouvait lire dans la pression ces derniers temps (« le phénomène s’essoufflerait »), il fallait que j’aille voir le campement au Square Victoria de mes propres yeux, avant qu’il ne soit trop tard.

Un camp assez coloré

À mon arrivée, je n’ai vu personne : juste des tentes vides, éparpillées, des déchets un peu partout; le square avait de vieux airs de film de série B. L’agitation se trouvait en fait un peu plus loin, sur l’autre partie du campement. Des pancartes assez « Peace & Love », mais surtout une foule attroupée autour d’un mégaphone. L’un des responsables du mouvement à Montréal fait l’état des lieux, lisant des courriers d’autorisation d’occupation phrase par phrase – phrases constamment répétées par la foule. Ambiance légèrement sectaire donc. On est entouré par des gens un peu roots, par des mecs portant le masque de V, des gens qui expliquent aux visiteurs les revendications, le pourquoi le l’indignation. Bref, c’est la révolution. Mais autour, il y a surtout par des itinérants. Dans cette partie, les tentes sont plus grandes, de grandes bâches protègent un peu plus de la pluie. Oui, mais voilà : un rapide tour dans le campement permet de se rendre compte d’une chose gênante : ça pue, c’est une horreur ! Les itinérants ont profité du départ de certains pour prendre place dans les tentes, toute l’organisation que les indignés s’étaient mis en place (« cuisine », « vaisselle », etc.) était soit en stand-by, soit quasi inutilisable. Le campement se dissolvait déjà petit à petit – et ce n’était que le week-end dernier.

Au final, j’ai bien fait d’y aller : la police a chassé les occupants du camp hier matin. Il n’y a plus rien : l’aventure du camping urbain des indignés, à Montréal, c’est terminé ! L’idée me semble un peu utopique, ça m’étonnerait que le mouvement débouche sur quoi que soit. Mais qui sait…

L'indignation est terminée, tsé ?!