Des folies en son et lumière

Montréal en Lumière

En Février a lieu « Montréal en Lumière », festival mettant en avant la lumière (sans blague !), plusieurs arts, et les plaisirs de la table. Le festival présente donc pleeeeiiiin d’activités : expositions, concerts, soirées danse, théâtre, ballets, installations lumineuses (Luminothérapie), apparemment une grosse partie concernait des démonstrations ou conférences sur la gastronomie (culinaire/viticole), par contre payantes… et dans le genre horriblement cher.

Pour boucler cette quinzaine, Montréal nous proposait vendredi 25 de passer une nuit blanche, où tout était ouvert : musées, bibliothèques, églises, etc… en plus d’animations en pleine rue dans certains quartiers. Pour faciliter les choses, les transports en commun étaient également ouverts toute la nuit : et on s’attend à ce qu’ils soient bien remplis. Une nuit remplie avec des activités gratuites : forcément, je fonce ! Cinq zones étaient animées cette nuit-là, réparties du Village Olympique (que je n’ai pas vu, parce qu’un peu trop loin) au Vieux-Port. Ayant eu deux semaines assez chargées avant cette « nuit blanche » (New York, ça fatigue… si si, j’vous jûre), j’avais quand même puisé les dernières gouttes de motivation pour faire une petite (mais finalement assez grande) boucle dans le centre-ville. Après tout, ça n’arrive qu’une fois par an, et il ne me reste plus tant de temps que ça à Montréal !

On pouvait passer la nuit à lire des manga, si on le souhaitait

Pour l’occasion, la bibliothèque de Berri s’était transformée en temple de la culture asiatique/manga. On pouvait lire toutes les descriptions des types de manga, des astuces pour dessiner, on pouvait assister à des spectacles assez étranges; mais la partie marrante était l’animation faite par les gens en cosplay (déguisement d’un personnage issu d’un jeu vidéo, ou d’un manga); certains « plus réussis » que d’autres, mais il y avait quand même du beau monde !

En se baladant dans les rues, on pouvait observer quelques projections sur les murs, sur des églises. Certaines projections étaient spécifiques à la soirée, d’autres étaient implantées depuis mi-décembre environ. Montréal propose à ses habitants une « luminothéraphie » comme je l’écrivais, le but étant d’afficher un maximum de couleurs afin de lutter contre la petite morosité d’un quotidien enneigé. Des filtres immenses colorés ornaient une des places principales : d’autres plaques colorées se retrouvent dans certaines stations de métro. Ça peut sembler anodin, mais je trouve ça assez efficace ! Je n’ai pas pu voir ce qui s’était préparé dans le Vieux-Montréal, étant arrivé trop tard. J’ai commencé la Nuit Blanche vers 23h puisque rentré de l’aéroport à 22h : forcément, quand certaines activités terminent vers minuit, ça n’aide pas.

Des filtres géants et une source lumineuse : de quoi projeter des couleurs un peu partout. C'est le principe de la "luminothérapie" sur cette place

Le plus gros de l’animation se trouvait forcément en centre-ville : une roue, des bars et snacks aménagés, des spectacles avec DJ et VJ (Visual Jockey), une descente de luge géante (avec trop d’attente, dommage !)… C’est très illuminé, il y a beaucoup de monde, et on a du mal à croire qu’il est presque 3 heures du matin – même si la fatigue et le froid commencent par prendre le dessus. D’un autre côté, voir des gens dehors à 3 heures du matin un samedi soir n’a pas grand chose d’exceptionnel. Le plus marrant a été de faire partie de la véritable fourmilière se déplaçant dans les complexes souterrains : encore plus de monde qu’au dessus !

De l’art, six pieds sous terre

Deux raisons pour ça : le froid, probablement; la nuit blanche correspondait presque à la reprise des températures bien fraiches. Associées à un petit vent glacé qui pique, pas étonnant de voir autant de monde dedans. Mais surtout et depuis peu, le festival « Art souterrain » a été lancé : le plus gros festival d’art contemporain à Montréal ! En quelques chiffres, ce sont 140 projets d’artistes répartis le long de 7km de galeries, avec de temps en temps des œuvres interactives. Des responsables veillent parfois pendant cette nuit blanche, et répondent aux questions posées, puisque certaines choses sont… pour le moins « abstraites ». L’exposition est aussi un concours : les passants peuvent voter pour leur artiste et démarche préférée. Bref, il y a de quoi s’occuper en rentrant chez soi; on se rendra assez vite compte qu’on ne suit pas spécialement le chemin le plus direct pour rentrer, mais plutôt qu’on fait un zigzag tortueux, histoire d’en voir le plus possible. C’est d’ailleurs à un coin que j’ai pu assister à un mini-concert mêlant musique électro, harpe et jeux de lumières. Une québécoise a dit à la fin « C’était vraiment écœurant, vous êtes malades » : traduction, « c’était géniaaaAAAaAaAal !! ».

J'ai beau avoir lu l'explication... des fois, l'art contemporain me dépasse un peu.

Une soirée… « folle »

Le mardi d’avant (non, le blog n’est pas chronologique, et je m’en fous), on suivait le conseil de Florine pour se rendre dans le Village (= le quartier gay), assister au Cabaret Mado à un show drag queen. Tu sens assez rapidement que tu as mis les pieds dans le Village, avec les paires d’yeux qui te suivent et qui donnent l’impression de vouloir te manger (surtout selon qui t’accompagne… en même temps, c’est le prix à payer quand on est canon *tousse*). Détail mis à part, la soirée coûte 5$ ce qui est plus qu’honnête : le même prix que pour des show humoristiques dans certains bars. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, n’ayant jamais mis les pieds dans ce genre de club/bars. D’après elle, « c’est génial » (en français, cette fois) : et… « c’est pas faux » !

On a assisté sans le savoir avant d’y être à la finale de l’élection de « la » meilleure Drag Queen de Montréal : avec en jeu un billet pour assister à un party à Las Vegas, mais surtout un gain de notoriété non négligeable. Les dix candidates avaient 3 minutes pour montrer l’étendue de leurs talents à un juge. Le spectacle a d’ailleurs démarré par la juge de la compétition, chantant un medley de Katy Perry aux paroles modifiées : ultra thrash, mais on était morts de rires ! C’est le genre d’endroits où il n’y a vraiment aucun complexe, et tout peut devenir sujet d’humour (bon, surtout la sexualité…) En tout cas si l’objectif était de chauffer la salle, c’était plus que réussi 🙂

Mado (propriétaire du club, à gauche) & Lady Bunny (juge principal, à droite)

Globalement, j’ai été vraiment impressionné par l’apparence des drag queen ! Certaines se débrouillent pour donner une apparence de poitrine, simplement avec du maquillage. D’autres préfèrent montrer leur énergie et leur souplesse : sauter puis atterrir en grand écart : je sais pas comment c’est « masculinement possible »… D’autres encore proposent un medley et changent totalement d’ambiance en changeant petit à petit de tenue (plus précisément : en enlevant des vêtements, puisque pas le temps de changer). C’est comme ça que la seule drag queen black a entamé sa prestation par une chanson de gospel dans une grande robe avec des mimiques abusives et drôles, pour finir en « petite tenue », dansant sur des rythmes de carnaval brésilien.

La dernière drag queen lance sa mise en scène

C’est rythmé, coloré, mais surtout ce qui était appréciable, c’est que la soirée était variée : Rihanna, Adele, Shakira, Céline Dion, musiques plus « agressives », autres plus calmes, mais aucune musique « cliché »… le jeu de mot est facile mais j’ai trouvé ça « gai » : c’est plus que sympa. Le classement est donné à la fin, et les drag queen dont j’ai préféré les performances ne sont pas gagnantes. Pire encore, les trois premières sont celles que je n’ai pas vraiment apprécié : je ne dois pas être assez « calé » en culture drag queen ? Dommage. Le show terminé, le club repart dans son genre de soirée habituelle, et tu te retransformes soudainement en « pièce de viande potentielle ». Le regard de « chasseur » de certains en disent long, et mieux vaut éviter ces regards pour rester tranquille 😛 « Bref, j’ai vu un show de drag queen », et j’ai trouvé ça cool.

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~ par mimosse sur 6 mars 2012.

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